Les contrats commerciaux, en particulier les baux, sont régis par des règles précises visant à protéger les parties engagées. Parmi ces règles, la notion de « clauses réputées non écrites » joue un rôle crucial. Cette notion est au centre des décisions de la Cour de cassation et a des implications importantes sur la validité des contrats commerciaux.
Table des matières
Comprendre les clauses réputées non écrites
Nature des clauses
Les clauses réputées non écrites sont celles qui, en raison de leur contenu ou de leur nature, sont considérées comme contraires aux règles de droit en vigueur. Ces clauses, notamment dans les baux commerciaux, sont réputées non écrites lorsqu’elles vont à l’encontre de dispositions légales protégeant les parties contractantes. Par exemple, des clauses limitant le droit au renouvellement du bail peuvent être jugées comme telles.
Évolution législative
Avec la loi Pinel du 18 juin 2014, l’article L. 145-15 du Code de commerce a été modifié pour inclure les clauses réputées non écrites. Cette modification a introduit la notion de clauses qui, même écrites dans un contrat, sont considérées comme inexistantes si elles violent les droits des locataires. Cela a permis de simplifier les recours contre ces clauses, renforçant ainsi la protection des locataires.
Cette compréhension des clauses réputées non écrites conduit naturellement à examiner le rôle que joue la Cour de cassation dans leur interprétation.
Le rôle de la Cour de cassation dans l’interprétation des clauses
Cas de clauses abusives
La Cour de cassation a pris position, notamment dans une décision du 19 novembre 2020, en déclarant non écrites les clauses qui violent des dispositions d’ordre public, telles que le droit de renouvellement d’un bail. Cela souligne l’importance d’examiner chaque clause de manière individuelle pour déterminer sa validité.
Indexation à sens unique
Dans une affaire récente, la Cour a jugé que des clauses d’indexation unilatérales, favorisant uniquement une hausse des indices, contreviennent à l’article L. 145-39 et doivent être réputées non écrites. Cette décision met en avant la nécessité d’équité dans les contrats de bail commercial.
Ces décisions de la Cour de cassation amènent à considérer les implications de l’article L. 145-15 du Code de commerce dans la gestion des baux commerciaux.
Les implications de l’article L. 145-15 du Code de commerce
Protection renforcée des locataires
L’article L. 145-15 vise à protéger les locataires contre les clauses abusives en déclarant non écrites celles qui restreignent des droits fondamentaux, comme le renouvellement du bail. Cette disposition légale renforce la position des locataires dans les négociations contractuelles.
Divisibilité des clauses
Il est essentiel de noter que la réputation non écrite d’une clause n’entraîne pas la nullité totale du contrat. Seule la clause concernée est invalidée, préservant ainsi la validité des autres stipulations contractuelles. Cela garantit que les contrats restent en vigueur malgré la suppression de certaines clauses.
L’absence de prescription quinquennale est une autre facette importante de ces clauses qui mérite d’être explorée.
Absence de prescription quinquennale : précisions
Recours prolongés
L’absence de prescription quinquennale pour les actions visant à faire déclarer des clauses non écrites permet d’engager des recours à tout moment. Cela offre une protection continue aux locataires contre les clauses abusives, sans contrainte de délai pour agir.
Impact sur la justice
Cette absence de prescription est cruciale pour renforcer la justice contractuelle en permettant aux parties de contester les clauses à tout moment, sans être limitées par le temps. Cela contribue à un environnement commercial plus équitable et transparent.
La possibilité de contester une clause réputée non écrite est donc un aspect fondamental de cette législation.
Contester une clause réputée non écrite
Procédure de contestation
Pour contester une clause réputée non écrite, il est essentiel de saisir un tribunal compétent. L’action en justice doit démontrer que la clause en question est contraire aux dispositions légales ou contractuelles. Les preuves documentaires et les arguments juridiques sont essentiels pour soutenir la demande.
Conséquences juridiques
Une fois la clause déclarée non écrite, elle est considérée comme n’ayant jamais existé dans le contrat. Cela peut entraîner des ajustements contractuels et, dans certains cas, des indemnisations pour la partie lésée.
Les éclaircissements de la Cour de cassation sur ces clauses montrent une volonté claire de protéger les droits contractuels des parties. Ces décisions récentes offrent un cadre juridique solide pour contester les clauses abusives, garantissant ainsi une plus grande équité dans les relations commerciales.



